Bien qu’Augustin Hadelich ne soit que de deux ans l’ainé de Stefan Tarara il a déjà enregistré plusieurs albums – notamment sous la baguette d’Hannu Lintu un couplage détonnant des Concertos de Sibelius et de Thomas Adès - et il vient de graver L’Arbre des Songes de Dutilleux avec Ludovic Morlot. Son nouveau disque couple deux partitions que le disque n’avait à ma connaissance pas rassemblées : le Concerto op. 64 de Mendelssohn et le Second Concerto de Béla Bartók. Ce qui lui permet de faire assaut de grand style dans le premier et d’aventurer son archet léger dans le second. Car le son d’Augustin Hadelich a toujours été fluté, subtil, fusant, nerveux, quitte à manquer un peu de chaire. Si son Mendelssohn semble aussi parfait que banal, son Bartók vaut d’être entendu. Non pas pour le commentaire souvent très en retrait de l’Orchestre National de Norvège – sinon dans le nocturne aux estompes émouvantes de l’Andante tranquilo – mais pour lui : il dévore littéralement l’œuvre, la transformant en une folle course à l’abîme sur laquelle Miguel Harth-Bedoya doit régler sa baguette. C’est stupéfiant, mais cela me laisse dubitatif : si l’archet supra virtuose du jeune trentenaire ne fait qu’une bouchée des périls que lui promet Bartók, jamais son archet ne mord la corde comme jadis le faisait Ivry Gitlis dans le décor à la Murnau dont l’entourait Jascha Horenstein. Mais cette manière de faire, si singulière, si drastique au risque de confondre fébrilité et ardeur, et que je préférerais voir appliquer aux Concertos de Prokofiev, s’entend (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé) Avec ce nouvel album Augustin Hadelich se mesure à deux pièces maîtresses du répertoire, pour le moins contrastées, qu'il réunit dans un couplage original et inédit. Familier de ces partitions qu'il a étudiées dès l'âge de huit ans, le jeune violoniste américain aborde le Concerto de Mendelssohn avec un jeu souple, naturel et sobre, se gardant de tout effet gratuit comme il convient dans cette œuvre radieuse, romantique et tendre. Doté d'une technique irréprochable et doué d'une grande musicalité, il fait chanter son instrument de manière élégante et noble, évitant tout sentimentalisme. Idéalement accompagné par l'Orchestre de la Radio Norvégienne, les dialogues avec les différents pupitres sont souvent d'une fraîcheur et d'une beauté confondantes. L'étroite complicité avec le chef Miguel Harth-Bedoya apparaît plus évidente encore dans le Concerto de Bartók où l'extrême tension entre le violon et l'orchestre crée un tout autre climat. L'archet d'Hadelich se fait alors plus âpre, plus vif et nerveux, plus virtuose aussi, tandis que l'orchestre déploie des timbres et des couleurs superbes qui rendent parfaitement justice au lyrisme, à la poésie et à la puissance émotionnelle de cette œuvre complexe. On notera enfin l'excellente prise de son qui met en relief les nombreux détails et raffinements de l'orchestration. (Alexis Brodsky) Augustin Hadelich’s first major concerto recording paired the Violin Concertos of Sibelius and Thomas Adès (AV 2276). Universally acclaimed, it was nominated for a Gramophone Award, was one of The New York Times’ Top Classical Albums of the Year, and was chosen by National Public Radio as one of the broadcaster’s 50 Favorite Albums of 2014, a list that included all genres of music. Augustin follows up with another provocative pairing, the ever-popular and melodious Mendelssohn with Bartók’s iconic Second Violin Concerto. Augustin revels in the concertos’ contrasts, as well as the similarities that emerge when the works are played together. Augustin’s penchant for programming has quickly caught on; as BBC Radio 3’s CD Review noted of the Adès-Sibelius coupling, “It all makes perfect sense in this performance of [Adès’] ‘Concentric Paths’ which in turn makes more sense of the performance of the Sibelius Concerto. It really does work as a double header.” Augustin’s latest, in which he’s superbly supported by his frequent collaborator Miguel Harth-Bedoya and the Norwegian Radio Orchestra, is sure to strike a significant chord as well.
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