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Diapason de septembre 2018 Critique de Philippe Ramin Page n° 84
Format : 2 CD Durée totale : 01:14:01
Enregistrement : 01-04/11/2016 Lieu : Hatchlands Park Pays : Royaume-Uni Prise de son : Stereo
Label : Resonus Référence : RES10212 EAN : 5060262791172
Année d'édition : 2018 Date de sortie : 03/10/2018
Genre : Classique
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Johann Sebastian Bach (1685-1750)Partita n° 1 en si bémol majeur, BWV 825 Partita n° 2 en do mineur, BWV 826 Partita n° 3 en la mineur, BWV 827 Partita n° 4 en ré majeur, BWV 828 Partita n° 5 en sol majeur, BWV 829 Partita n° 6 en mi mineur, BWV 830 Menno van Delft, clavicorde
Clavicorde de Christian Gotthelf Hoffmann, Ronneburg, 1784
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Bach arrivant à Leipzig veut publier pour s’y faire connaître. A des productions antérieures prêtes à graver (dont rien moins que le Clavier bien tempéré), il préfère l’écriture de ce volume I de sa « Clavier-Übung », que suivront entre autres le Concerto Italien et les Goldberg… défi relevé au rythme d’une partita par an jusqu’en 1731. Dire qu’on les a beaucoup entendues est un euphémisme : qui n’en a pas au moins gravé une (la Bach Society recense en un siècle plus de 400 enregistrements de tout ou partie du recueil, récidivistes et arrangeurs inclus) ? Beaucoup d’entre-nous ont dans l’oreille le clavecin de Leonhardt (qui ne joue aucune répétition) ou celui de Rousset (qui les joue toutes). Et pour les adeptes des interprétations au piano, celle de Gould en 1962 vaut le détour au moins pour sa lisibilité inégalable. Mais voici Menno van Delft et son clavicorde non lié, un instrument très ancien qui eut longtemps la faveur des compositeurs et des instrumentistes pour la finesse de son jeu et de sa sonorité. La transmission est presque directe entre l’intention de l’exécutant et la corde, dont le son ne peut excéder la durée de la pression sur la touche et à qui on peut conférer un vibrato par le toucher : presque un hybride de luth et de clavecin ! On en perçoit tous les avantages dans la limpidité des danses rapides, et les inconvénients dans certaines danses lentes un peu raides et rythmiquement très décomposées. Mais ce dernier effet s’estompe avec les écoutes répétées, et on comprend qu’il faut à l’auditeur désapprendre son clavecin ! L’instrument, très beau, ne pardonne rien mais van Delft le maîtrise à merveille. Rinçage d’oreilles et plaisir assurés. (Olivier Eterradossi)
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