Entre 1720 et 1724 à Cöthen, Bach composa trois recueils pour clavecin de six suites chacun dont les suites françaises, venant après les suites anglaises et avant les partitas (suites allemandes). Moins jouées et moins exposées que les anglaises réputées plus brillantes, leur exécution est considérée comme plus facile du fait aussi qu’elles sont plus courtes. Idées reçues trompeuses car elles apparaissent plus unifiées et plus égales en qualité que les anglaises, leur exécution demandant une grande habileté pour garder cet équilibre et cette unité. Revêtant le caractère de danses populaires, on y retrouve les habituelles allemandes, courantes, sarabandes et gigues avec un nombre variable de pièces supplémentaires comme menuets, gavottes, bourrées, se distinguant des autres suites par l’absence de préludes. Paul Beier, luthiste américain vivant en Italie, a effectué une intelligente transcription mettant l’accent sur la cohésion et l’équilibre mélodique. S’appuyant sur une interprétation souple et déliée, son jeu sûr dispense une sonorité homogène notamment sur les trois premières suites composées en mode mineur. Dans la suite n° 4 en mode majeur, l’interprète s’affirme davantage dans un style enlevé. Ce beau disque, d’un réel intérêt, bénéficie en outre d’une excellente prise de son malgré un léger bruit de respiration. (Philippe Zanoly) J. S. Bach’s tenure as Kapellmeister to Prince Leopold at Cöthen (1717-1722) was particularly rich in works for solo instruments – the sonatas and partitas for solo violin and suites for solo violoncello derive from this period, as well as numerous keyboard works. While Bach was in Cöthen, the great lutenist Sylvius Leopold Weiss was in Prague, working on a new invention with the lute maker Thomas Edlinger. This would provide lute players with two extra bass strings placed on a special contraption attached to the peg box: from now on, the lute would possess 13 courses of strings instead of the 11 (or sometimes 12) found on lutes up to this time. It is this style, epitomized by the music of Weiss and his contemporaries, which forms the model for my transformations of Bach’s harpsichord music. It is interesting to note that the Italian archlute already had this extended range since the late 16th Century, and before coming to Prague Weiss spent a number of years in Italy. The 13-course instrument by Stephen Gottlieb used in the present recording is based on the model invented by Edlinger and Weiss, and, in accordance with tradition, is entirely strung in gut.
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