Le temps des grands défis est-il venu pour Steven Osborne ? Son clavier fréquente Beethoven depuis assez longtemps, un volume de Bagatelles avait initié ce fil rouge dans une discographie herborisant chez les français et les russes toujours au XXe Siècle, suivi par deux disques de Sonates dont une stupéfiante Hammerklavier, premiers jalons d’une intégrale ? Il semble bien, et Osborne la sacre aujourd’hui par la trilogie finale. Son jeu athlétique, délié, tout en muscle, élance les formes, proclame les fugues, enivre les ostinatos, clavier flamboyant et mordant, ordonnant une danse impérieuse. Comme ce Beethoven est jeune ! ce qui ne lasse pas de surprendre dans ces opus qu’on entend volontiers chenu : lorsque Steven Osborne doit y méditer, il y médite avec une tendresse, une douceur qui laissent à peine affleurer les ombres, pudeur qui préfère rêver que penser et écoule un clavier miraculeux de legato où les polyphonies se lovent. Mais partout ailleurs ce feu, cet éclat, ces perspectives et ces proportions parfaites et surtout vivantes au point que son jeu si physique m’évoque Rudolf Serkin : ce clavier se brûle absolument, mais dans une perfection qui me laisse sans voix. Tout grand disque, admirablement enregistré de surcroit, qui sacre un immense pianiste de notre temps. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Beethoven’s three final sonatas constitute one of music’s great spiritual journeys, one which only a very few pianists are qualified to undertake. Steven Osborne, whose Beethoven has been widely acclaimed, need fear no comparisons.
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