Georges Bizet (1838-1875)
Carmen, opéra-comique en 4 actes

Interviews avec le metteur en scène Kasper Holten et le scénographe Es Devlin

Gaëlle Arquez (Carmen)
Daniel Johansson (Don José)
Scott Hendricks (Escamillo)
Elena Tsallagova (Micaëla)
Jana Braumeister (Frasquita)
Marion Lebegue (Mercédès)
Sebastien Soules (Zuniga)
Rafael Fingerlos (Moralès)
Simeon Esper (Remendado)
Dariusz Perczak (Dancaïro)
Chœur du Festival de Bregenz
Chœur Philharmonique de Prague
Chœur d'enfants de la Musikmittelschule de Bregenz
Wiener Philharmoniker
Paolo Carignani, direction
Kasper Holten, mise en scène
Es Delvin, scénographie
Luke Halls, vidéo
Anja Vang Kragh, costumes
Bruno Poet, lumière
Felix Breisach, réalisation

Ah ! Que voulez-vous, on est à Bregenz, et pas dans le théâtre moderne réservé aux ouvrages moins courus, mais sur le lac où se dresse pour Carmen l’épouvantable et donc fatalement unique décor de la production, signé Es Devlin : les pattasses de Carmen, gitane filtre aux doigts (vue coté filtre), tenant les cartes fatales, dont certaines tomberont à propos, ou pas. Honnêtement il vaut mieux pour vous ne pas avoir fait le déplacement vers le lac de Constance et regarder confortablement cette Carmen de votre canapé : au moins la captation finement menée permet de saisir ce que Kasper Holten a voulu faire : un spectacle de pure tradition où rien ne déshonore et qui laisse, façon vieille école, à chacun le soin (ou pas) de sauver son personnage. Daniel Johansson de sa grande taille et de son ténor sculpté donne à son Don José quasi trop d’assurance. Le français est passable, un style parfait le rachète, alors que l’Escamillo de Scott Hendricks déçoit, rogue mais plat, en voix mal placée et brouillonne, mais son français…. Enfin son Toast a de la fureur sinon de l’élan, contrairement à bien des pages que la direction sans style et inexplicablement fluctuante de Paolo Carignani, qui défigure l’orchestre et le drame de Bizet d’un même geste. Mais, car il y a un mais, il faut voir cette Carmen pour Carmen. En rouge, la couleur de la mort (vous comprendrez très vite en regardant), Gaëlle Arquez éclate les cadres, élégante comme une Los Angeles, tragédienne comme une Callas, la voix du bon Dieu et un chic fou. Rien que pour elle, mais aussi pour la Michaela d’Elena Tsallagova, cette soirée se gardera, preuve d’une grande soprano à ses débuts (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

Georges Bizet‘s captivating music with its Spanish sounds took the world by storm: Carmen‘s Habanera and Seguidilla, like Escamillo‘s Toreador‘s Song, are known to one and all. The French composer‘s most successful opera is staged on the world’s largest, spectacular floating stage of Lake Constance in Bregenz, with a set designed by British artist Es Devlin. She has designed sets for pop stars like Adele, U2, Take That, the Pet Shop Boys and Kanye West. In collaboration with the stage director Kasper Holten, Director of Opera at the Royal Opera House in London, she has also worked at opera houses in Helsinki and Copenhagen, at the Theater an der Wien and the Royal Opera House Covent Garden. For the Danish stage director, this "opera about destiny and obsession" centres on "two people who are treated as outsiders, whose paths cross and who cling to each other in a passionate but unhealthy relationship".