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Bliss : Les Béatitudes. Harper, English, Bliss.
5 de Diapason
Diapason de octobre 2015
Critique de Jean-Charles Hoffelé
Page n° 135
Format : 1 CD
Durée totale : 01:15:53

Enregistrement : 1957-1964
Lieu : Londres
Pays : Royaume-Uni
Prise de son : Mono

Label : Lyrita
Référence : REAM1115
EAN : 5020926111524

Année d'édition : 2015
Date de sortie : 01/07/2015

Genre : Classique
Sir Arthur Bliss (1891-1975)
Madam noy A Witchery Song, pour soprano et ensemble instrumental
Rout, pour soprano et ensemble de chambre
The Enchanteress, scène pour contre-alto et orchestre
Les Beatitudes, cantate

Jennifer Vyvyan, soprano
Pamela Bowden, contre-alto
Heather Harper, soprano
Gerald English, ténor
Wigmore Ensemble
BBC Symphony Orchestra
Rudolf Schwarz, direction
Godlsmith choral Union
Royal Choral Society
Wembley Philharmonic Society
Choeur de la BBC
BBC Symphony Orchestra
Sir Arthur Bliss, direction

Destin contrarié que celui du seul grand oratorio écrit par Arthur Bliss alors qu’il était « Master of the Queen’s Music » : The Beatitudes devait résonner sous les voutes de la nouvelle Cathédrale de Coventry à l’occasion de son inauguration, Bliss l’avait conçue pour emplir ses vastes espaces, mais l’autre œuvre des cérémonies - le War Requiem de Britten – lui vola la vedette et l’exila de la cathédrale. Finalement l’oratorio de Bliss sera créé dans le cadre tout à fait inapproprié du Théâtre de Coventry le 25 mai 1962. La captation de la création existe, Dutton l’a éditée, et l’on perçoit que les ingénieurs de la BBC luttèrent contre l’acoustique du lieu, tout comme les deux solistes, Jennifer Vyvyan et Richard Lewis, pourtant magnifiques. Un orgue Hammond maigrelet acheva de dépareiller la création. Bliss redonna l’œuvre dans de bien meilleures conditions à Gloucester puis enfin à Londres, dans le cadre grandiose de l’Albert Hall, au cours des fameuses Proms, le 31 aout 1964 : la BBC diffusa, mais n’enregistra pas le concert qu’heureusement Roger Itter, le directeur artistique de Lyrita, capta chez lui à la demande de Bliss lui-même : et voici enfin cette bande privée éditée dans toute sa splendeur. Car l’œuvre est somptueuse de bout en bout, avec son orchestra vitrail, ses chœurs flamboyants, ses solistes exaltés – ici Heather Harper et Gerald English en état de grâce – et aurait mérité un enregistrement discographique stéréophonique. Au lieu de quoi elle tomba dans l’oubli, jusqu’à ce que Peter Maxwell Davis ne la restitue dans le cadre initial qui aurait dut être celui de sa création, au sein de la Cathédrale de Coventry, le 22 septembre 2012. Lyrita ajoute trois compléments, deux délicieuses mélodies pleines d’humour et de fantaisie menées grand train par Jennifer Vyvyan, et une autre partition majeure de Bliss, la cantate The Enchantress où Rudolf Schwarz dirige le sombre contralto de Pamela Bowden. Bliss l’avait écrite pour Kathleen Ferrier, qui l’enregistra pour la BBC Northern sous la direction de Charles Groves le 2 octobre 1951. Même si Pamela Bowden excelle dans la section centrale de l’œuvre, on aimerait tout de même y entendre Ferrier… (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

Dans la lignée des grands compositeurs anglais du 20e siècle, Bliss succéda à Vaughan Williams et Bax. Enfant terrible, moderniste et cosmopolite, puis grand seigneur de la musique anglaise, il termina comme Maître de la Musique de la Reine, composant pour tous les genres. « Madam Noy », morceau très individuel, quasi-théâtral est écrit pour voix et ensemble d’instruments, choisis pour créer les effets sonores requis. « Rout », vieux mot anglais signifiant « fête », aussi pour voix et divers instruments choisis. Les paroles, sans aucune signification, représentent les bribes de chansons que l’on pourrait entendre lors d’un carnaval. « The Enchantress », scène pour contralto et orchestre symphonique, fut écrite pour l’inoubliable Kathleen Ferrier. L’œuvre principale du disque, « The Beatitudes », écrite pour la consécration de la nouvelle cathédrale de Coventry en 1962, détruite en 1940, alterne les versets bibliques avec des commentaires de Vaughan, Hubert et Taylor, grands écrivains métaphysiques du 17e siècle. Un mot de cet enregistrement mono. Déjà, il est sous la direction de Bliss lui-même. La qualité, même mono, de la bande magnétique originelle, enregistrée à partir de la radio sur un équipement dernier cri de l’époque, et jamais réécoutée depuis, est extraordinaire. (Rob MacAoidh)

Following demobilisation from the army in 1919, Bliss wrote four exploratory essays in sonority and textures, including Madam Noy and Rout. They accorded him a short-lived reputation as an enfant terrible but they can also be said to have paved the way for his first large-scale orchestral work, the Colour Symphony. The ‘witchery song’ Madam Noy (1918) is written for soprano, flute, clarinet, bassoon, harp, viola and double bass, a bizarre variation on the old nursery rhyme ‘Old Mother Hubbard’. Rout is used in the old sense of popular revelry, and is a vibrant score evoking the snatches of song which might be caught by someone watching a carnival from an open window. Bliss made up a series of nonsense syllables for the soprano soloist chosen for their phonetic effect. For the rarely encountered scena for contralto and orchestra, The Enchantress , the text was supplied by Bliss’s poet friend Henry Reed, who had suggested a setting of the ‘Second Idyll’ of Theocritus, in which Simætha, rejected by her lover Delphis, uses witchcraft to entice him back into her arms. Bliss was ‘Master of the Queen’s Musick’ when he was commissioned to write The Beatitudes for the Festival of 1962 to mark the opening of the new Coventry Cathedral. The first performance was beset by problems. Scheduling difficulties chiefly connected with the premiere of Britten’s War Requiem, meant that there was no possibility of staging The Beatitudes in the cathedral. A substitute venue was hastily arranged and Bliss’s major choral piece made a hugely unsatisfactory debut in Coventry Theatre on the evening of 25 May 1962. In this hugely successful Proms broadcast from 31 August 1964 the lyrical passages are particularly affecting. Especial highlights are Bliss’s ecstatic treatment of Herbert’s ‘Easter’ and the sensitivity which he brings to the directly communicative handling of ‘I got me flowers to strew thy way’. Also quietly impressive is the rapt realisation of Taylor’s ‘O Blessed Jesu’ which culminates in an imposing, calmly spacious closing ‘Amen’.

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