Le cycle, absolument allemand de thème, d’esprit, est périlleux en diable, Brahms s’y étant risqué cette fois – ce sera la seule – à marcher dans les traces de Schubert, sans en retrouver le génie. Fischer-Dieskau sauva cet opus de ballades un peu univoque en mettant plus l’accent sur les mots de Ludwig Tieck que sur les notes de Brahms, c’était bien vu surtout lorsque le piano de Sviatoslav Richter y mettait des paysages, mais ne pouvait être qu’à lui. Andreas Schmidt, génialement guidé par Jord Demus aura longtemps été le seul à en proposer une version radicalement différente, lyrique, intériorisée. Hier au concert Matthias Goerne s’y fourvoyait un rien, peu aidé par son pianiste, Andreas Haeffliger, aujourd’hui coup sur coup deux versions paraissent. La simplicité sans fard, même lorsque l’aigu lui manque, qu’y met Nikolay Borchev, adoptant un ton de barde, est bienvenue, même si elle manque d’allusions, d’arrière-plans, son premier degré lui est en somme une vertu qui pourra soulager l’auditeur trop enferré dans les soulignements de Dietrich Fischer-Dieskau. Il a pour lui un pianiste formidable, aussi évocateur que Richter aussi narratif que Demus, et c’est d’abord pour lui qu’on écoutera avec étonnement cette version : Boris Kusnezow que j’avais découvert dans ses disques avec Tobias Feldmann est décidément un artiste singulier qui sait transformer l’accompagnement en un vrai personnage. Ce disque m’a réconcilié avec l’œuvre de Brahms que je croyais ne pas aimer (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé) The most unknown of the 19th century’s great song cycles is a gripping adventure, and even more so when it is brought to life by the brilliant duo of baritone Nikolay Borchev and pianist Boris Kusnezow. From the very first notes of their GENUIN debut release, the two artists captivate our imagination, and hearing the young, internationally-acclaimed singer, it’s no surprise that he has been repeatedly engaged by institutions like the Bavarian and Vienna state operas. His clear diction, flowing musical lines, and great vocal beauty are ideally suited to Brahms’s tale of Romantic chivalry. Pure listening pleasure!
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