Poursuite du voyage des Mandelring chez Brahms. Les voici aux Septuors, rejoins par l’alto de Roland Glassl et le violoncelle de Wolfgang Emanuel Schmidt. Comme ils les prennent allègre et chantant, vif surtout, au point de changer totalement la nature du fameux thème de l’Andante du Premier Sextuor. Plus rien de pathétique, mais un chant qui avance éperdument. C’est si surprenant, si inhabituel, cela remet en pleine lumière cet opus qu’on joue trop ombré à l’habitude. Les ombres et même les luttes, les Mandelring les réservent au ténébreux Allegro qui ouvre le Deuxième Sextuor. Puis dès le Scherzo, l’élan revient, la lumière, et même la danse qui emportait déjà les deux derniers mouvements du Premier Sextuor. Le ton de sérénade, l’allant, quelque chose dans les inflexions des rythmes, l’ardeur des accents, la plénitude des chants indiquent qu’ici on est au plein air, absolument plus à la chambre, et c’est bien cette amplification des émotions, des sensations, qu’envisageait Brahms en élargissant son quatuor. Au lieu de se réfugier dans une lecture polyphonique qui réduirait l’élan, les Mandelring pensent un orchestre imaginaire et de fait leurs cordes sonnent parfois comme des bois, sérénades absolues qui nous entrainent dans la plus solaire mise en évidence qu’aient connue ces deux opus. Il faut avouer que la plénitude de la prise de son les y aide. Et un conseil, commencez plutôt l’écoute avec le Deuxième Sextuor (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé) Following the quintets, the Mandelring Quartet now presents a recording of Brahms’ string sextets, revealing vividly the breadth of Brahms’ musical thinking. The sextets not only feature darker hues than the quartets, but they also present a wide spectrum of differentiation; not just in the temptation of compact, full sound, but also in the art of light and transparent writing.
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