On ne manque pas de Septième Symphonie de Bruckner selon Hans Knappertsbuch et avec des phalanges plus relevées que celles de la Radio de Cologne, oui mais voila, celle qu’ils donnèrent ensemble le 10 mai 1963 est à mon sens la plus belle. Question d’orchestre d’abord, les musiciens rhénans jouent sans appuis, cordes en soies, cuivres discret, bois subtils, cette matière légère inspire à Knappertsbuch des tempos plus soutenus qu’en aucune autre de ses versions, le fil se déroule, emplis de paysages, plein de nuances, avec des phrasés expressifs surprenants, tout cela avance dès l’Allegro moderato où rayonne un lyrisme sans pathos. Ah ! on n’imaginait pas l’élégance comme vertu première de cet art, mais c’est mal connaître Knappertsbuch qui savait aussi ordonner ses excès, aviver ses tempos, surtout, qui n’oubliait jamais de faire chanter son orchestre, mais en eut-il jamais un aussi léger, aussi joueur, aussi naturellement brucknérien ? En 1963 la révolution Günter Wand était déjà passée par là, et à Cologne Bruckner avait été un de ses objet majeurs, Knappertsbuch, pragmatique comme il fut toujours, trouva l’orchestre formé à cet allégement, et il en fit son miel. Ecoutez seulement cette rencontre ! (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)
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