Qui pourrait contester ce fait établi : Janos Starker s’était, croyais-je pour toujours, approprié la Sonate pour violoncelle seul de Zoltán Kodály. Beaucoup, et les plus grands violoncellistes d’abord à commencer par Paul Tortelier y auront tenté d’y faire entendre d’autres voix, mais enfin Daniel Müller-Schott de son archet aigu, me replonge dans le grand geste épique que seul jusqu’ici Starker osa incarner. Ce violoncelle doit brûler, dès l’intrada il prend feu dans des sonorités admirables et ose le cri, la stupeur, et dans le final inhumain dansera, ivre. Quelle version à couper le souffle où ce si beau violoncelliste, toujours soucieux d’une certaine perfection sonore, s’affranchit de cette attention. Il le peut, même en forçant son instrument la noblesse de sa sonorité résiste, cette touche si sûre, ce son si pur ne peuvent s’abdiquer. Le programme de l’album est passionnant, panorama éloquent du violoncelle solo au XXe Siècle, de l’esquisse de la Sonate que Prokofiev voulait écrire pour Rostropovitch au Chant des Oiseaux de Pau Casals en passant par la Sérénade déconcertante de Henze où la Sonate de Crumb dont les pizzicatos disent d’emblée l’étrangeté, en passant les gestes modernistes de la Sonate d’Hindemith, mais c’est à l’œuvre de Zoltán Kodály que vous reviendrez d’abord. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) After J.S. Bach’s solo cello suites in the early 18th century, the genre experienced a fallow period until Zoltán Kodály set the pace with a monumental sonata for solo cello in 1915. It inspired a variety of similar works, but Kodály’s 30-minute sonata still stands “like Mount Everest”, to quote Daniel Müller-Schott, the soloist on this recording. His programme also includes music by Prokofiev, Hindemith, Henze, Crumb and Casals, and features a work of his own for the first time: Cadenza continues the tradition of compositions that other cellists have always added to their recital programmes. "Here, you can recognise influences of the solo works that have influenced me over the years. In Cadenza, the contrasting elements of the world of my instrument appear in the closest space – the cello in pure lyricism, just as sequences catapulting themselves into the highest registers in rhythmical savagery and immediately concluding the movement after a final culmination". (Daniel Müller-Schott)
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