Marcelle Meyer fut l’égérie du Groupe des Six dont le Dieu en musique était Emmanuel Chabrier. Lorsqu’Henri Screpel lui proposa d’enregistrer une anthologie du piano français pour le microsillon naissant, elle mit un point d’honneur à graver toute l’œuvre de piano de l’auteur de "Gwendoline". À l’époque ce fut une première mondiale, elle y faisait fuser le clavier de son cher Erard avec un esprit un peu canaille derrière le style toujours aussi parfait, un sourire dans la rigueur que ce répertoire n’aura plus vraiment retrouvé, nonobstant les réussites d’Aldo Ciccolini, de Jean-Joël Barbier, de Pierre Barbizet, Alexandre Tharaud réalisant la grande intégrale moderne en se souvenant explicitement de ce que Marcelle Meyer y avait tenté, et réussi : faire de Chabrier l’inventeur du piano moderne français. Quel dommage qu’Urania, repartant des microsillons Référence dont le son était si beau, oublie les Trois Valses romantiques où Francis Poulenc souriait avec elle. Les Deux Livres de Préludes de Debussy, joués moire et cendre, morbides, où des sfumatos étranges se contrastent avec un clavier très plein (et parfois même chenu), sont toujours restés à part dans l’abondante discographie. Si le Premier Livre peut manquer de l’immédiateté qui en fait le charme – mais révèle bien des arrières plans que beaucoup n’y auront pas vus –, le Second Livre est impérissable par sa puissance expressive, la sévérité de sa science pianistique, surtout par son ton résolument moderniste qui rappelle que Marcelle Meyer fut une avant-gardiste. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) There is any other pianist of the twentieth century who, like Marcelle Meyer, can boast such a close relationship with the composers of which she would later become the interpreter. Born in 1897 in Lille, she spends her life in Paris. She is a student of Marguerite Long and Alfred Cortot, and she collaborates very young with Debussy, of which she performs the fi rst ever recital entirely dedicated to the composer, including the famous Préludes, performed at Salle Gaveau. Later she hangs out with Chabrier and performed his works together with Francis Poulenc; she gets close to Ravel, the Group of Six, Stravinsky and all the musical gotha of art that gravitates over Paris. It’s famous an oil on canvas that portraits Marcelle at the center of Group of Six, Germaine Tailleferre, Darius Milhaud, Arthur Honegger, Louis Durey, Georges Auric, Francis Poulenc. In the last years of her life she fortunately recorded in stereophony the best of her repertoire for the French HMV, and between 1955 and 1957 she recorded the integral of Debussy’s Préludes and the best of Emanuel Chabrier’s piano works, recordings that this double box faithfully reproduces. Marcelle Meyer died in Paris in 1958.
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