Ténor Mozart absolu, chez lui chez Schubert comme plus aucun ténor n’y fut depuis Wunderlich et Haeffliger, voici que Pavol Breslik nous offre un plein album de mélodie de Dvorak, revenant à sa langue natale. Album magique, qui s’ouvre avec le second enregistrement - Marcus Ullmann l’a précédé de peu (2014) gravant la première mondiale chez Hänssler - de la version originale des Cyprès. Le cycle de poèmes de Gustav Pfleger-Moravsky est une merveille que le compositeur de Ruslaka a mis en musique avec une dévotion poétique inouïe, l’œuvre est d’une beauté insensée, du tout grand Dvorak, surtout chantée avec ce timbre de miel, ces aigus filés, cette voix qui se suspend sur les paysages du piano conteur de Robert Pechanec. Ecoutez seulement le cinquième lied. On tient là un des tous grands cycles de mélodies du romantisme tardif et dans une interprétation probablement définitive. Cet état de grâce se poursuit dans les "Chants du soir", Pavol Breslik parant sa voix de teintes plus sombres, médium véhément qui capture l’inquiète poésie de Vitezslav Halek, ligne admirable dans sa tension, dans ses élans. Puis viennent les biens plus courus "Chants tziganes", propriété habituellement des voix féminines. Pourtant Philip Langridge en avait gravé une magnifique version - disque Forlane devenu rare où il donnait aussi Le Journal d’un disparu de Janacek - aujourd’hui Pavol Breslik lui succède avec un panache fou et une poésie désarmante. Quelle présence, comme la voix se lance et rebondit, danse la mélodie ! Magique simplement, conclusion parfaite d’un disque en or, indispensable à toute discothèque Dvorak. Et maintenant si Pavol Breslik tentait "Le Journal d’un disparu" et quelques mélodies de Janacek ? (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé) "Imagine a young lad in love – that is what the piece is about!" This is how Dvorák himself characterised The Cypresses, a work he composed at the age of twenty-three when he fell for the young actress Josefina Cermáková (who was later to become his sister-in-law). Regardless of the fact that it is a juvenile and in many ways imperfect composition, Dvorák kept returning to it, exploiting its motives as material for his later opuses. For his Evening Songs written at a more mature stage of his professional career, he chose equally yearning verses by Czech poet Vítezslav Hálek. Even the poetry of Adolf Heyduk that served as a model for the Gypsy Songs features motives of love, although in a broader sense involving the love of music, nature and freedom. The wife of the famous virtuoso Joseph Joachim took Songs My Mother Taught Me to her heart and the song later became one of Dvorák true “hits” worldwide. Pavol Breslik is an outstanding tenor invited by most prominent opera houses and concert halls (MET, Covent Garden, Salzburg, Zurich, Vienna, Paris, Berlin) and besides operatic works, he focuses on song repertoire. After Schubert’s Die Schöne Müllerin he took a fancy to Dvorák’s songs and, accompanied flawlessly by Robert Pechanec, imprinted all of his passion into the present recording.
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