Splendide assemblage qui montre le violon du XXe Siècle à son plus inventif, cherchant le savant dans le populaire, lui faisant évoquer la vielle des villageois, la flute du berger, où décochant un blues dans la plus élégante des musiques. Pour l’iconoclaste Tzigane de Ravel, il faut un archet qui mord et enlève, pour sa Sonate un art à la Janus qui regarde vers le passé et l’avenir, pour les violoneux de la Sonate en modes roumains d’Enesco, des spiccatos, des sforzandos, tout un imaginaire qui excède l’instrument mais entend l’incarner en lui, et pour les rares Petites Suites de Skalkotas qui persiflent sur des airs de Bartok et des modes de Schoenberg , un jeu qui griffe et tournoie, un gout de l’excès pour vertu. Tout cela, Jonian Ilikas Kadesha, né grec mais d’origine albanaise, le possède au plus haut point, cette intelligence innée des rythmes et des couleurs des musiques balkaniques, ce sens d’un discours brisé, fuyant, rapsode. Ce serait affaire de sang, mais non car ce violon si osé est d’une culture qui dépasse ses origines comme le montre une Sonate de Ravel dont les styles mêlés sont justement finement démêlés au point qu’on comprend tout d’une partition qui reste l’un des plus militantes de ce Ravel épris de liberté et de justice. A ce violon si intense et si juste il fallait un pianiste parfaitement accordé : l’art de timbrer de Nicholas Rimmer qui sait métamorphoser son piano en cymbalum ou en faire un orchestre donne envie d’en savoir plus autant sur lui que son partenaire. Captation magnifique dans l’acoustique parfaite de la Jesus –Christus-Kirche de Berlin. Il me semble bien que c’est le premier disque de ce duo à suivre absolument (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-charles Hoffelé) It would be wrong to classify Nikos Skalkottas as a National Romantic composer. However, only certain works such as the Greek Dances for orchestra or the Two Little Suites for violin and piano have kept his name from falling into oblivion. The Two Little Suites reflect a shift in his last creative years: while maintaining typically strict structural control, Skalkottas was nevertheless evo lving toward a less complex style...... George Enescu was Romania’s true musical ambassador . He belonged to the first generation of composers born in the relatively young Kingdom of Romania, but lef t his native land as a seven-year-old child prodigy to study in Vienna, then in Paris: from then on, he led a cosmo politan life. He would soon become a world-famed ce lebrity: first as a violinist, soon also as a composer, pian ist and conductor. Yehudi Menuhin, his most renowne d pupil, referred to Enescu as the most extraordinary human being he ever encountered. Several recordings of En escu playing the violin have been preserved, including h is own Third Violin Sonata with Dinu Lipatti, his godchild, as a sensitive accompanist on the piano...... Begun before the Tzigane but only completed thereafter, the Violin Sonata in G Major was dedicated by Ravel to the above-mentioned Hélène Jourdan-Morhange, a viol inist who was both his friend and advisor. In the meantime she had contracted rheumatism in her finge rs and could no longer play the sonata in public. N one other than George Enescu stepped in to ensure the w ork’s resounding success in its world première with Ravel at the piano.
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