Curieux destin que celui de Ristori : après avoir engrangé quelques succès à l'opéra au nord de l'Italie, il arriva à Dresde en 1715 avec la troupe de son père et y fut nommé compositeur de musique profane. Toujours plus sollicité pour composer des œuvres sacrées aux côtés de Zelenka et de Hasse qu'il remplaçait fréquemment, il gagna en importance et devint, après la mort de Zelenka, maître de chapelle adjoint. Le catholicisme fervent du couple princier contribua à créer entre 1720 et 1750 une forte demande d’œuvres religieuses festives : dès 1733, la chapelle de la cour contrôla toute la musique sacrée, supplantant un ensemble jusqu’alors subordonné au clergé. Par ailleurs, la vénération dont jouissait à Dresde Saint-François Xavier, cofondateur de l’ordre des Jésuites contribuait encore à l’essor de l'art vocal religieux. Bien des œuvres de Ristori pourtant rassemblées après sa mort furent dispersées après 1945, comme s'il avait en quelque sorte, toujours fait figure d'étranger. La messe enregistrée ici est d’une grande vivacité, enlevée, mais elle crée paradoxalement assez vite l’impression d’une composition pâteuse : écriture plutôt convenue, extérieure, soli sans originalité ni profondeur. Voix solistes décevantes : mal appariées, parfois très disgracieuses (plage 4 notamment) manquant de précision (plage 5). Si les qualités du chœur et des instrumentistes sont sensibles dans les Litanies, les voix solistes aiguës laissent encore à désirer. L'écriture du Miserere emprunte une partie de son matériau à Biffi, compositeur vénitien, que Ristori allège et chez qui il introduit des passages en stile concertato. C'est sans conteste l'œuvre la plus profonde, la plus inspirée et la mieux interprétée des trois. (Bertrand Abraham) Giovanni Alberto Ristori was the son of the Italian actor Tomaso Ristori and came to the Saxon court in Dresden when his father found employment there as the director of the Italian acting company. Giovanni Ristori was regarded as a talented composer, pianist, and organist, and obtained the post of »compositeur« with the Italian court acting company in 1717. He later received the posts of chamber organist in 1733, church composer in 1746, and the Dresden court’s assistant chapel master under Johann Adolph Hasse in 1750. Unfortunately, more famous names, like Jan Dismas Zelenka and Johann Adolph Hasse, currently obscure Ristori’s contributions in the public’s perception of the Saxon court ensemble in the eighteenth century. The reason for this is simple: although the court acquired the composer’s papers after his death, many manuscripts, including his complete church music, were removed from Dresden during World War II and never brought back there. Isolated new performances of extant compositions of high quality nonetheless have led to inquiries concerning the existence of other works by him. Therefore, the quest for Ristori manuscripts marked the beginning of the present recording project; and so it is that it is now our privilege to hear three top-quality sacred compositions by this talented composer. All three works not only are able to contribute to the vindication of a composer who has been particularly hard hit by the loss of primary sources but also demonstrate the high level of the musical everyday at the Dresden court church.
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