Graun Bach Telemann Oratorio de la Passion Adler Zeiner Hunger Berndt Schwarz - CPO555270

Jean-Sébastien Bach pourrait bien être l’auteur de ce « pasticcio », procédé courant à son époque consistant à réunir plusieurs œuvres pour en faire une nouvelle. Cette Passion est construite sur la cantate de C. H. Graun composée autour de 1730. Onze numéros y ont été ajoutés pour constituer un oratorio en deux parties. Seules deux pièces de Telemann provenant de sa cantate pour les Rameaux (un chœur avec soliste + un choral) sont présentes dans toute l’œuvre en guise d’ouverture. Si les deux premières pièces de la deuxième partie sont formellement attribuées à Bach, sept chorals (les seuls de la deuxième partie) sont anonymes et probablement de lui. On pense d’ailleurs qu’il pourrait s’agir de compositions provenant d’une de ses Passions perdues. Parmi les récitatifs, chœurs, chorals et airs de solistes, ce sont ces derniers qui sont les plus imposants alternant entre un lyrisme brillant et l’expression lumineuse de la foi. L’accompagnement orchestral composé d’un orgue, de cordes et de bois est en général assez sobre mettant les voix particulièrement bien en avant. La qualité d’interprétation nous fait apprécier les nuances de cette œuvre sans doute anecdotique mais néanmoins plaisante. (Laurent Mineau)

This month we are happy to present to you a great Passion oratorio that Johann Sebastian Bach in all likelihood pieced together for his last Passion service. He took a work by Carl Heinrich Graun, a composer whom he admired, and expanded it to produce a magnificent two-part Passion. To it he added compositions of his own authorship and others by his friend Georg Philipp Telemann. The result was a pasticcio, a new work consisting of various set pieces. This practice was very common during Bach’s times. Both composers on whose works Bach drew were contemporary stars who did not at all object to this practice, especially since they occasionally operated in precisely the same way. The composer Georg Philipp Telemann saw no reason to complain about the reuse of his works. Although we do have quite a bit of background information about the Passion, the riddle surrounding it is only beginning to be solved. Accordingly, Bach scholarship can only hope that additional sources will be found and prove Johann Sebastian Bach’s authorship once and for all. The work perhaps even offers evidence pointing to one of his lost Passions, and it might even be his last Passion oratorio – which, as the current state of research knowledge sees things – can only have been written during the years following 1733.