Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Saul HWV 53, oratorio en 3 actes

Christopher Purves
Iestyn Davies
Lucy Crowe
Sophie Bevan
Paul Appleby
Benjamin Hulett
John Graham-Hall
Chœur du Festival de Glyndebourne
Orchestra of the Age of Enlightenment
Ivor bolton , direction
Barrie Kosky, mise en scène

Haendel est chez lui à Glyndebourne depuis les années 1990 lorsque Peter Sellars proposa sa relecture radicale de Theodora, mais ce Saul selon un Barrie Kosky particulièrement inspiré dépasse tout ce que The Great Bear aura pu voir depuis son paradis sur la scène du Festival. Reprenant le sol de sable noir inauguré pour Castor et Pollux il laisse sa scène ouverte à une formidable suractivité dramatique : son usage du chœur est étourdissant, les danseurs échevelés qui piquent l’action enthousiasmants. Seul une immense table barre le fond de scène, apprêtée pour un banquet. Cet espace vide et sombre lui permet de créer autant d’images saisissantes pour illustrer le drame de Saul. Sa cour somptueuse en costumes XVIIIe savamment modernisés entoure la folie du roi comme un étau. Clou du spectacle, la scène de la visite à la Sorcière d’Endor – John Graham-Hall y est incroyable - monstre aux mamelles hypertrophiées. Saul semble l’accoucher avant de se métamorphoser en prenant l’apparence du spectre de Samuel. Cela vous donne une idée de la force de cette mise en scène stupéfiante. Remarquable, fulgurant, et chanté comme rarement l’œuvre l’aura été ces dernières années. Triomphateur incontestable de la soirée, le chœur, emmené avec vigueur par Jeremy Bine. Mais toute la distribution se distingue : magnifique de style le Jonathan si suave de l’américain Paul Appleby, alors que Iestyn Davies émeut, David ardent et inquiet tour à tour. Lucy Crowe campe une Merab dangereuse, virtuose et abrasive, Sophie Bevan met le miel de son timbre à la tendre Michal, Benjamin Hulett dessine dans son habit de bouffon des silhouettes acérées, mais tous cèdent la place au Saul de Christopher Purves, halluciné, magistral. Serait-ce le rôle de sa vie ? La caméra virtuose de François Roussillon saisi tout de ce spectacle prodigieux. Sur cette production fascinante, Ivor Bolton met un irrépressible théâtre où éclatent les couleurs somptueuses de l’Orchestre du Siècle des Lumières. Indispensable (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

Glyndebourne’s Saul stole the summer and had critics raving. The Guardian (****) applauded ‘virtuoso stagecraft’ from director Barrie Kosky in his debut production there, calling the show ‘a theatrical and musical feast of energetic choruses, surreal choreography and gorgeous singing’. For The Independent, which ranked it amongst five top classical and opera performances of 2015, there was ‘no praise too high’ for the cast. The Orchestra of the Age of Enlightenment under Ivor Bolton sparkles from the pit with period panache, and designer Katrin Lea Tag’s ‘exuberant costumes’ (The Times ****) set the Old Testament story in Handel’s time, with a witty twinge of the contemporary.