Johann Peter Kellner (1705-1772)
Cantate "Lobt ihn mit Herz und Munde", PK-72
Cantate "Ach, daß du den Himmel zerrissest", PK-70
Cantate "Ehre sei Gott in der Höhe", NE-05
Cantate "Lass es Jesu dich erbarmen", PK-15
Cantate "Lasset uns mit Jesu ziehen", PK-19
Cantate "All unser Schuld vergib uns, Herr", PK-62
Cantate "Es bleibet wohl dabei", PK-90

Cantus Thuringia

Anna Kellnhofer, soprano (solo)
Judith Devise, soprano (ripieno)
Christoph Dittmar, alto (solo)
Stefan Kunath, alto (ripieno)
Mirko Ludwig, ténor (solo)
Benjamin Glaubitz, ténor (ripieno)
Ralf Grobe, basse (solo)
Carsten Krüger, basse (ripieno)

Capella Thuringia
Bernhard Klapprott, direction

Johann Peter Kellner (1705-1772), organiste et Cantor de la ville de Gräfenroda dans l'état de Thuringe, composa nombre d’œuvres pour clavier (orgue et clavecin) dont la célèbre Toccata et Fugue attribuée à Bach (ou l'inverse selon les musicologues) mais aussi, comme tout bon Cantor qui se respecte, des cantates liturgiques. Ce bouquet de sept cantates offre une structure classique (chœur bref, récitatif, aria et choral) l'ensemble n'excédant pas une dizaine de minutes. L'instrumentation varie selon le texte (quelques cuivres sont parfois rajoutés à la basse continue). L'orgue y joue un rôle d'accompagnement toujours prépondérant. Les airs à la rhétorique certes efficace sont peu développés. Kellner à défaut de recourir à un instrument obligato privilégie les duos de solistes. La musique sous influence de Bach (Plutôt des fils que du père) est à la fois sommaire et roborative, d'une pointilleuse lisibilité et marquée par une métrique et une articulation rigoureuses. En outre, Kellner n'use presque jamais du contrepoint, fait curieux pour un compositeur de clavier. La "Cantate All unser Schuld vergib uns, Herr" se démarque du lot par son chœur fugué et son duo ténor-basse accompagné par l'orgue qui évoque assez directement Bach père. Le chef Bernhard Klapprott donne une lecture alla fresca de ses œuvres. On savourera notamment la belle énergie de la Capella Thuringia et des chanteurs toujours justes (dont une soprano Anna Kellnhofer) qui rappelle nostalgiquement les garçons de l'intégrale Leonhardt / Harnoncourt). (Jérôme Angouillant)

Although Johann Peter Kellner received only relatively brief training in music, he attained a quite considerable compositional level, not least because of his contacts with members of Bach’s circle of friends. Along with the members of the Bach family, this circle included Johann Sebastian Bach’s pupils and musician friends of his such as Jacob Adlung in Erfurt. Until 1762 Johann Peter composed a number of cantatas along with his son Johann Christoph that have been brought together in the Schüler-Jahrgang (Pupil’s Annual Cycle). The organ in a concertizing function occupied a central place in Johann Peter’s cantata oeuvre around 1755 and lends this genre an individual character. This role does not merely involve short inserts of motifs, as was later the case in his son’s cantatas, but an independently concertizing organ heard in alternation with the vocalists and violins and illustrating the text with what in part is a treatment of considerable virtuosity. Influences from Johann Sebastian Bach, Gottfried Heinrich Stölzel, and increasingly Carl Philipp Emanuel Bach were eminent in the composition of Kellner’s cantatas, which are situated in the transitional period of musical styles between the Baroque and the use of empfindsam or galant stylistic means. After some 250 years these cantatas from the generation of Bach’s pupils are now being made available to the broader public on this recording produced in a historical setting with the use of the restored Kellner-Weise organ (1736).