Manchester fut toujours la « patrie » britannique des œuvres de Gustav Mahler. Les chefs invités essayèrent d’imposer ses symphonies puis, le règne de John Barbirolli venu, la cause fut entendue. De Manchester les Symphonies-Mondes de l’Autrichien allaient conquérir l’Angleterre. La 9e Symphonie fut l’emblème de cette lutte en faveur de Mahler et devint au cours des années soixante intimement associée à l’Orchestre Hallé. Le ton sombre de la phalange, ses vents âpres, ses cordes orageuses, tout entrait dans la dramaturgie naturelle de l’œuvre. Sous la direction sans effet de Mark Elder l’orchestre semble se souvenir des années héroïques où donner la 9e de Mahler était faire acte de foi. Et pourtant tout commence par estompe. Le lyrisme des premières pages est comme vu en rêve, chanté en sourdine – Elder règle les alliages de timbres d’une main légère et refuse quasiment le premier crescendo, voulant poursuivre dans le lyrisme. Troublant, comme le sera toute cette lecture qui cherche à se dégager de l’emprise du pathos. Ce lyrisme simple n’est pas si loin de ce que tentait Abbado dans ses derniers Mahler – mais aussi vaillant que soient les musiciens du Hallé, ils n’ont pas les sonorités magiques des super solistes de l’Orchestre du Festival de Lucerne. Pourtant, je reviendrais à cette version sans grandiloquence, qui veut d’abord laisser rayonner la veine lyrique, vertu devenue trop rare chez tous ceux qui ont voulu faire entendre leur Mahler en haussant le ton. Et je serais bien curieux de découvrir ce que les mêmes feraient des 6e et 7e Symphonies. (Discophilia, Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Begun in 1909 in the composer’s idyllic Austrian mountain retreat, at a time when Mahler was preoccupied by thoughts of his own mortality, his last completed symphony has been described as his most death-haunted work. Scored for forces which are modest, by Mahlerian standards, this extended work is characterized by its unusual construction, often soloistic orchestral writing, evocative use of keys and haunting use of motives and references to traditional Austrian folk dance. This release is a valuable addition to the Hallé canon of great symphonies, including recent releases devoted to Vaughan Williams: Nos 5&8 CD HLL 7533 - Sunday Times Album of the Week and Music Web Recording of the Month; and No 3 CD HLL 7540 – Gramophone Editor’s Choice Feb 2015.
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