Bohuslav Martinu (1890-1959)
Concerto pour flûte, violon et orchestre, H 252
Duo concertant pour 2 violons et orchestre, H 264
Concerto pour 2 violons et orchestre en ré majeur, H 329
Concerto de chambre, H 285
Concerto pour violon, piano et orchestre, H 342
Rhapsodie tchèque, H 307a
Suite concertante pour violon et orchestre, H 276
Suite concertante pour violon et orchestre, H 276a
Rhapsodie-Concerto pour alto et orchestre, H 276a
Concerto pour violon n° 1, H 226
Concerto pour vioon n° 2, H 293

Bahuslav Matousek, violon, alto
Janne Thomsen, flûte
Régis Pasquier, violon
Jennifer Koh, violon
Karel Kosarek, piano
Orchestre Philharmonique Tchèque
Christopher Hogwood, direction

Christopher Hogwwod vouait une passion à la musique de Martinu, il en aura enregistré quelques albums d’œuvres rares puis, avec la Philharmonie Tchèque, une intégrale absolue de tout ce que le compositeur des « Fresques » aura écrit pour le violon concertant. Héros de cette entreprise courageuse, Bohuslav Matousek qui avait déjà gravé toute l’œuvre pour violon et piano. Passez à pied joint sur les Concertos, Matoussek ne saisissant pas les audaces du Premier et restant interdit devant la sombre lyrique du Second (revenez aux gravures de Josef Suk (Supraphon), ou de Thomas Albertus Irnberger (Gramola). Mais ailleurs, dés le premier disque où éclate l’inventivité suractive du Concerto pour flute (magnifique Janne Thomsen) et violon, la fête est éblouissante. Enfin regroupée en un coffret à l’appareil critique étoffé, cette somme permet de saisir la permanence du violon dans l’art poétique de Martinu comme dans le Duo Concertante si piquant où l’alto de Régis Pasquier rejoint le violon de Bohuslav Matusek. Quelle tension dans le Concerto da camera, opus majeur du temps de guerre, dont Hogwood creuse le ton dramatique, quelle alacrité plein de saveurs bohémiennes dans le Concerto pour violon, piano et orchestre de 1953, si peu souvent entendu, et les épices néo-baroque-jazzie de la Suite Concertante - partition iconoclaste née au bord de la guerre, plein de souvenirs d’Albert Roussel (et retravaillée en 1944) le troisième disque enchaine les deux « états » de l’œuvre- éclatent de verve , persifflent. Matousek attribue à son violon la belle Rapsodie tchèque (initialement dévolue à l’alto) mais prends l’instrument en clef d’ut pour une version mémorable de la Rhapsody-Concerto où il fait jeu égal avec l’ancien enregistrement de Josef Suk. Ensemble précieux s’il en est, indispensable à toute discothèque Martinu. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)