Issu d’une dynastie de luthiers napolitains spécialisés dans la fabrication de mandolines et instruments apparentés, Raffaele Calace se trouve brusquement propulsé à la tête de l’atelier familial par le brusque départ en 1905 de son frère aîné Nicola pour les Etats-Unis. Outre un rare talent dans la fabrication d’instruments exceptionnels, Raffaele a une longue expérience d’instrumentiste, lors de tournées internationales avec plusieurs membres de sa famille, dont plusieurs de ses enfants, qui culminera lors d’un concert mémorable au Japon devant l’Empereur Hirohito. Outre ses propres productions, Calace publie de nombreuses œuvres, atteignant un catalogue qui dépasse le millier de pièces par d’autres compositeurs, la plupart napolitains. Il a également créé un instrument nouveau en dotant le mandoloncelle de deux cordes supplémentaires dans l’aigu, permettant ainsi à sa création la réalisation de solos. Baptisant cette nouveauté « liuto cantabile » (luth chantant), il en fera son instrument de prédilection. Outre 3 pièces originelles pour le « quatuor classique de mandolines » (2 mandolines , mandole et liuto cantabile), les jeunes interprètes de ce magnifique CD ont adapté (comme le faisait lui-même le compositeur présentant souvent ses œuvres dans plusieurs versions) diverses pièces du maestro à leur instrumentarium, quatre des autres morceaux étant écrits pour « quatuor romantique », où une guitare se substitue au liuto cantabile, et nécessitant de ce fait une adaptation minimale, les trois dernières œuvres étant originellement pour mandoline et piano. L’interprétation haute en couleurs ressuscite tout le charme de Naples au tournant du XIXème siècle, dans des mélodies enchanteresses sublimées par les instruments à plectre, et pénétrées de l’esprit de l’opéra et des mélodies de Paolo Tosti. (Jean-Michel Babin-Goasdoué) With concertos, duets, preludes, studies, sonatas and miniatures galore to his name, Raffaele Calace is a seminal figure in the history of the Neapolitan mandolin. He was born in Naples in 1863 into a family of luthiers, yet surpassed his father and grandfather in a reasonably long career dedicated to the manufacture and promotion of his instrument. After taking over the family workshop in 1905 he transformed it into a cultural centre that covered all aspects of music-making. Alongside his fertile talent for composition displayed on this disc, Calace continued to innovate in manufacture, designing and producing a concerto mandolin which in range and volume would stand up to a fairsized orchestra, thus enabling many other composers to write for the instrument. He also created a ten-stringed mandolon-cello and a bass archlute, which could replace the bowed double bass in mandolin orchestras. It was on this instrument that Calace was himself a noted virtuoso, and his own family followed his path; including his daughter Maria, to whom the album’s opening Fantasia Poetica is dedicated, and his son Enzo, dedicatee of a lovely Idyll Op.58. Another son, Vincenzo, even attended the prestigious classes of Ferruccio Busoni in Berlin. All the works here have an immediate charm, whether they are reflective in mood such as the Largo mesto (dedicated to Mussolini in its original version as the slow movement of a concerto for mandolin and piano), Slow Minuet and the album’s concluding Elegy, straightforwardly exuberant (a Spanish Dance Op.105) or more ambiguously reflecting Calace’s Neapolitan heritage, in the unstoppable energy of an early Tarantella and the Saltarello Op.79. Having founded the Motus Mandolin Quartet in 2015, the four members belong to two generations of Neapolitan musicians. This is their first recording together. For them, it could have only one subject: Calace, ‘the most charismatic musician in the history of our instrument.’
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