Carlo Grante a choisi un Bösendorfer pour sa première incursion chez Ravel, gracieusement prêté par Paul Badura-Skoda. Clavier un peu lourd, medium guère sonore, prise de son courte, tout cela s’annonce mal, d’autant que Grante ouvre son disque par les "Miroirs", mon opus favori du piano de Ravel avec des Noctuelles de peu de son et de beaucoup de geste. Le texte n’y est pas absolument, les traits sont esquissés, le mystère qui doit naître de la précision s’échappe. Et mon attention aussi. "Gaspard de la nuit" devient un prétexte à virtuosité, mais Grante, s’y lâchant, n’y produit que des effets de manche et perd la tension. Une "Pavane pour une infante défunte" très alanguie comme justement Ravel ne la voulait pas, achève ce coup d’épée dans l’eau. Gageons que Carlo Grante reviendra à Ravel dans de meilleurs jours (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé) When pianists think of Gaspard de la nuit, their hearts stop. Ravel’s masterpiece, as famous for its depiction of Aloysius Bertrand’s dark, hallucinatory poems as it is infamous for its stunning virtuosity, is like a realistic dream, a lucid world of darkness and terror, evoked through refinement and detail. The title Miroirs (Mirrors) suggests the reflections of things or objects. In this case the reflections that we see are those of night moths, birds, a boat on the ocean, a Spanish song with imitation of guitars and the sounding of bells in a valley. These pieces create an intense atmosphere and the mood each piece sets evokes the exact images that each title suggests. Carlo Grante’s masterful artistry vividly brings to life Ravel’s highly imagistic and structured music.
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