A l’orée de l’existence du violoncelle, au XVIIème siècle, en Italie, la première cité à s’illustrer par l’art de ses violoncellistes fut Bologne, dès les années 1650, avec des artistes comme Vitali, Degli Antoni, Gabrielli, etc…. Dans ses balbutiements, le violoncelle n’était pas un instrument standardisé comme il le deviendra plus tard. Taille de la caisse, largeur de la touche, nombre des cordes et tenue de l’archet variaient selon les luthiers et les écoles. Au tournant du XVIIIème siècle apparaît à Naples une génération de violoncellistes utilisant des instruments un peu plus grands que ceux de Bologne (mais un peu plus petits que les grands violoncelles de Stradivarius qui ont presque tous été raccourcis au XIXème siècle), et adeptes inconditionnels de la tenue de l’archet avec la main AU DESSUS. Parmi ces instrumentistes, Salvatore Lanzetti est une étoile majeure. Né à Naples vers 1710, il entame très jeune une brillante carrière internationale qui le conduit à Paris dès 1736. Son apparition au Concert Spirituel fit sensation et y inaugura la vogue durable de l’instrument, y faisant des émules comme Barrière, ou Corette qui y publie dès 1741 sa méthode pour le Violoncelle. C’est à Paris que sont publiées la même année les 12 sonates de l’Opus 1, et qu’y paraîtront également celles des Opus 5 et 6, en 1755 et 1756. Londres, Turin, Francfort fêtent également le musicien. Après avoir commencé sa carrière à la Cour de Savoie en 1727, c’est là qu’il reviendra se fixer après 1760, jusqu’à sa mort en 1780. Son œuvre connue consiste uniquement en sonates pour violoncelle et continuo, incluant les 25 ici brillamment enregistrées, et cinq autres manuscrites situées à Paris. L’opus 2, publié à Londres en 1747 par Walsh très probablement sans autorisation de l’auteur, consiste en une réédition des cinq premières sonates de l’opus 1, dont la cinquième considérablement remaniée, et d’une sonate jusqu’alors inconnue, avec une distribution alternative. Les sonates de Lanzetti requièrent une haute virtuosité, et un son puissant, qualités que le jeu viril et mélodieux de Francesco Galligioni porte aux sommets dans cette musique ravissante. Le style des sonates évolue du haut baroque des premiers opus au langage galant, déjà préclassique, de l’opus 5, déjà presque bocchérinien. L’interprétation magistrale de Galligioni l’intégrale de l’œuvre publiée de Lanzetti fait de ce coffret un must pour tous les amoureux du violoncelle. (Jean-Michel Babin-Goasdoué) A seminal moment in the birth of the cello as a solo instrument: historically informed performances of lively and athletic Baroque trio sonatas. The series of Brilliant Classics recordings by L’Arte dell’Arco has garnered much admiring press over the years. Their discography has focused on the music of Vivaldi, usefully compiled last year into a 20CD set (BC95200) which was welcomed in Gramophone for ‘superb interpretations’ and the ‘scholarly rigour’ of the scholarship which underpinned the new editions used by the ensemble: ‘Guglielmo and his continuo trio play with lyrical sophistication in the Op.2 violin sonatas, and L’arte dell’Arco’s imaginatively detailed L’estro armonico has a conversational transparency, theatrical verve with rhythms and conjuring of kaleidoscopic moods that are as rewarding as any of the other best versions in the catalogue.’ With the music of Salvatore Lanzetti, the ensemble has turned its attention to rather more out-of-the-way pleasures. This is the most complete set yet assembled of his surviving works: born in Naples in 1710 he was known as the prince of the cello of his day, a celebrated soloist once he undertook extensive northern-European tours. By the second half of the 1730s he was in Paris and then London, where he seems to have lived until at least 1754. He had great success there and, according to the writer Charles Burney, helped to establish a taste for the cello. His technical innovations included the extensive use of thumb position as well as intricate fingering systems, doubtless developed in harness with his own elaborate music which was clearly designed to display his virtuosity to the full. Four collections of sonatas are assembled here, in which Francesco Galligioni is joined by a variety of colleagues from L’Arte dell’Arco: not only on harpsichord and chamber organ as one would expect, but also a second cello, a violone and an archlute, according to context. The result is satisfyingly varied in timbre, and the album is further enriched by Galligioni’s own reflections on interpreting this little-known repertoire as well as a scholarly introduction to the life and music of Lanzetti.
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