Johannes Brahms (1833-97)
An die Nachtigall, op. 46 n° 4
Feldeinsamkeit, op. 86 n° 2
Gesänge, op. 43 Nos. 1-4
Lieder (4), op. 46
Lieder (5), op. 106
Lieder (6), op. 86
Ständchen, op. 106 n° 1
Von ewiger Liebe, op. 43 n° 1

Antonin Dvorak (1841-1904)
Gypsy Melodies (7), op. 55 (B104)

Robert Franz (1815-92)
Auf dem Meere
Es hat die Rose sich beklagt, op. 42 n° 5
Im Herbst, op. 17 n° 6

Joseph Marx (1882-1964)
Der bescheidene Schäfer
Lied eines Mädchens

Franz Schubert (1797-1828)
Frühlingssehnsucht, D 957 n° 3
Mignon I (Heiß mich nicht reden) D726
Rastlose Liebe, D138
Schwanengesang, D957

Robert Schumann (1810-56)
Liederalbum für die Jugend, op. 79
Marienwürmchen op. 79/14
Myrthen, op. 25
Widmung, op. 25 n° 1

Richard Strauss (1864-1949)
Cäcilie, op. 27 n° 2
Fünf kleine Lieder, op. 69
Fünf Lieder, op. 32
Heimliche Aufforderung, op. 27 n° 3
Ich trage meine Minne, op. 32 n° 1
Lieder (3), op. 29
Schlagende Herzen op. 29 n° 2
Schlechtes Wetter, op. 69 n° 5
Vier Lieder op. 27

Hugo Wolf (1860-1903)
Frühling übers Jahr (n° 28 from Goethe-Lieder)
Gedichte von Eduard Mörike
Gesang Weylas (n° 46 from Mörike-Lieder)
Goethe-Lieder
Italienisches Liederbuch
Nimmersatte Liebe (n° 9 from Mörike-Lieder)
Wenn du, mein Liebster steigst zum Himmel auf (n° 36 from Italienisches Liederbuch)

Hilde Konetzni, soprano
Josef Krips, piano

Les bandes étaient connues, mais elles restaient là où elles étaient nées : sous le boisseau. Josef Krips avait refusé l’exil, les nazis lui avaient interdit de diriger, il était revenu à son piano qu’il jouait dans la plus stricte intimité, à vrais dire pour lui-même, réfugié dans l’appartement de sa mère. A tout instant la gestapo pouvait venir le cueillir. Elle ne vint pas, et le temps d’un hiver Krips céda à la proposition d’Hilde Konetzni : voudrait-il enregistrer en toute discrétion quelques lieder ? Hermann May les accueillerait à leur convenance dans son propre studio de musique et ferait l’ingénieur du son. Ces gravures rarissimes les voici. Le piano discret de Krips déploie des contrechants de poète à la grande voix d’Hilde Konetzni qui embaume le « Von ewige Liebe » de Brahms d’un charme absolument slave qu’elle emploie avec encore plus de fantaisie dans les « Zigeunermelodien » de Dvorak. Quelle merveille que ce timbré doré - celui d’une Impératrice, d’une Elisabeth, d’une Desdémone - conduit par une voix longue qui déploie les charmes d’un autre temps et embrase dans des aigus stellaires la « Cäcilie » de Strauss, placée au début d’un bouquet fabuleux : le grand récitatif d’ « Heimliche Aufforderung », l’humour de « Schlagende Herzen », la tendre fantaisie de « Schelchtes Wetter », quelle artiste !, qui trouve tout aussi naturellement les chemins plus ombreux empruntés par Hugo Wolf où les extases panthéistes de Joseph Marx. Ensemble rare, précieux, beau comme un Lubitsch ! (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)