Tout Schubert pourrait tenir dans la première page de la grande Sonate en Sol majeur, dans ces accords qui cherchent l’ombre et trouvent l’indicible. Qui les murmure a ici tout compris. Natalia Ehwald, jeune pianiste allemande dont c’est le premier album, va chercher toujours plus loin un pianissimo irrél, où chaque note des accords s’équilibre dans un incroyable "dolce". Le thème peu venir, il restera dans ce clavier de nuit de pleine lune, clarté au centre d’un sombre immuable. La Sol majeur dite "Fantasia" est l’un des plus complexes Sonate jamais coulée de la plume de Schubert, de la musique absolue, abstraite à force de tendresse, je l’ai toujours pensée idéalement écrite pour des pianistes de la trempe de Radu Lupu. Natalia Ehwald a-t-elle conscience qu’elle la joue aussi secrète, aussi pudique, aussi magique que le pianiste roumain ? Elle est de plus mieux enregistrée, son Steinway semble mieux réglé, qui lui permet d’aller toujours plus loin vers un quasi silence du son. Admirable. Un peu moins les Kreislerana de Schumann auquel manquent la folie que je veux y entendre, mais lorsqu’elles se font réflexives, Ehwald est à nouveau prodigieuse. Une autre sonate de Schubert aurait certainement fait un disque alors parfait ! (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé) Pianist Natalia Ehwald has chosen two ostensibly contrasting works for her debut CD with GENUIN – Schubert’s introspective sonata in G major, D. 894 and Schumann’s extroverted Kreisleriana. And yet the young musician, winner of the 2000 Robert Schumann Competition in Zwickau, offers us a highly unified and coherent recording. It is no wonder critics and competition jurors are praising her tone and musical energy. She not only brings out the expressiveness in both pieces, but also their quiet moments of deep introspection. Like the pieces themselves, her playing crosses boundaries!
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