Stravinsky écrivant pour le violon avait un modèle, Samuel Dushkin, sonorité de crin, archet grelot, qui tranchaient net dans les notes, tout ce qu’il destina à cet instrument s’y réfère, jusque dans les réadaptations des pages de Pergolèse qui forment la piquante Suite italienne. Liana Gourdjia le sait bien, qui enlève cela d’un archet tellement preste, acidulé sur toute ses tessitures, si stravinskien dans sa façon d’attaquer les cordes. Le piano de Katia Skanavi redouble son jeu, clavier de cymbalum, d’une énergie folle, où plus d’une fois apparaissent des personnages qui semblent échapper de "Petrouchka". L’idée de rassembler sur un seul disque les pièces pour violon et piano et le Concerto fait au total un album décapant, avec pour ce dernier un jeu alerte, fusant, plein d’angles où Zsolt Nagy aiguise son orchestre, version qui grince et qui danse, d’une énergie enthousiasmante. Je crois bien ne plus l’avoir entendu aussi vert depuis la gravure indémodable de Wolfgang Schneiderhan et de Karel Ancerl. Grand disque, qui me révèle une violoniste absolument à suivre (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé) La violoniste russe Liana Gourdjia possède un son galbé, racé, fort bien timbré, et d’une projection souveraine. Le duo qu’elle forme avec sa compatriote Katia Skanavi (pianiste experte) est quasiment miraculeux et ce programme néo-classique russe leur va comme un gant. Stravinski n’étant pas violoniste, hésitait à composer pour l’instrument. Ces œuvres ont toutes été écrites en collaboration avec le violoniste Samuel Dushkin. Ici d’ailleurs tout est affaire de complicité. Le Divertimento et la Suite Italienne, dans leur transcription pour piano et violon, combinent humour, tours de passe-passe et second degré. Les deux interprètes en saisissent toute la verve et l’épaisseur orchestrale. Dans le concerto pour violon de conception néo-classique, on retrouve cette formidable complicité qui unit la fougueuse virtuose russe et un orchestre dompté. Liana Gourdjia y déploie une subtilité de jeu indéniable (Les deux arias médians) doublée d’une belle énergie (Toccata et Capriccio). Les quelques pièces enregistrées en supplément (Chanson et Danse russes, Berceuse et Tango) pimentent encore un peu plus ce programme plantureux et roboratif. (Jérôme Angouillant) Stravinsky’s rarely-performed Violin Concerto, coupled with the main works of his repertoire for violin and piano. The composer first hesitated to write a violin concerto, but he went on to compose a masterwork in Neo classical style in close collaboration with violinist Samuel Dushkin. He also made numerous arrangements for violin and piano, joining again with Dushkin to enrich the violin repertoire with his imaginative genius.
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