Frédéric Chopin (1810-1849)
Etudes, op. 25
Fantaisie en fa mineur, op. 49

Karol Szymanowski (1882-1937)
Variations en si bémol mineur, op. 3

Pawel Mykietyn (1971-)
Quatre préludes

Szymon Nehring, piano

Szymon Nehring, 22 ans, nouvelle coqueluche du piano polonais a une de ses sonorités ! Du velours sur des perles. Mais pour en faire quoi ? Il faut avouer que commencer au disque par l’op. 25 de Chopin, et ses études-poèmes, quel goût du risque ! L’écueil est sensible dès l’Etude en la bémol majeur, rubato maniériste, toucher qui serait magique s’il n’était autant sollicité, mais enfin, même si je m’agace comment ne pas entendre derrière les "manières" tout de même un musicien qui a les moyens de sa politique. Les choses s’arrangent lorsqu’il quitte Chopin : il ne peut briller autrement que strictement par sa technique dans les sombres Variations op. 3 de Szymanowski qui pour romantiques qu’elles soient sont d’abord une architecture, et là le style est quasiment exact, un rien trop Rachmaninov dans la Troisième Variation cependant. L’opus de Pawel Mykietyn n’apporte rien de plus à cette carte de visite qui remplit son rôle : signaler un pianiste à suivre (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

Bardé de nombreux prix internationaux, le jeune pianiste polonais Szymon Nehring a choisi pour ce récital de défendre la musique de son pays. A tout seigneur, tout honneur, la première place revient à Frédéric Chopin. Si on ne s'étonne pas qu'un jeune musicien assidu des concours enregistre les Etudes op.25, on est en revanche surpris du sérieux du propos qui préfère toujours creuser la ligne mélodique à la démonstration virtuose. Le discours penche plus du côté de Schubert (partie centrale de la 10) que de Liszt, même si le pianiste démontre quand il le faut une technique à tout épreuve (redoutable étude en tierces). Les Variations de Szymanowski ne sont pas sans évoquer les Variations Symphoniques de Schumann, alternant les épisodes méditatifs avec des éclats spectaculaires. Szymon Nehring s'y montre très à son aise. Il a bien raison de conclure son programme avec les quatre Préludes de Mykietyn, œuvre de jeunesse attachante d'un compositeur contemporain (il est né en 1971) à mi-chemin entre les répétitions des minimalistes américains et les Etudes de Ligeti. Après ce premier disque au programme si bien agencé, on attend impatiemment que le pianiste propose d'autre répertoires sortant des sentiers battus. (Thomas Herreng)