Georg Philipp Telemann (1681-1767)
"Kommt, lasset uns anbeten", TVWV 2:5, cantate pour l'inauguration de l'église St Hiob-Hospitals de Hambourg
"Geschlagene Pauken, auf!", TVWV 13:14, cantate pour l'inauguration de l'Akademische Gymnasium d'Altona
"Laetare iuvenis in iuventute tua", TVWV 14:11, cantate pour les examens scolaires à Hambourg (1758)

Hanna Zumsande, soprano
Alon Harari, contreténor
Mirko Ludwig, ténor
Fabian Kuhnen, basse
Barockwerk Hamburg
Ira Hochman, direction

Vous aviez aimé « Die dicken Wolken scheiden sich » ? Alors ne ratez pas ce nouveau volume par les mêmes interprètes ! Quelle fête, alors que l’encre des éditions critiques est à peine sèche (2017 pour TWV 2:5, 2019 pour TWV 13:14 qui est une première discographique), voire pas encore prête (pour le petit motet TWV 14:11 dont Ira Hochman prépare elle-même l’édition)… Les œuvres étant de circonstance (on inaugure une église ou une « Lateinschule », on lance ou clôture une session d’examens), les clichés abondent : rien ne nous est épargné des flûtes pour évoquer les bergers, des gammes instrumentales ascendantes et intervalles vocaux géants sur les « erheben » et « erhöhen », ni des timbales pour illustrer… les timbales. Mais Telemann vieillissant est tout sauf un tâcheron consciencieux : si on ne plane pas dans d’absolues hautes sphères spirituelles voilà une musique pleine de couleurs et de « jus » savoureux, qui a dû transporter ses premiers auditeurs. L’ensemble dirigé du clavecin par Hochman s’en empare avec son habituel savoir-faire et surtout un enthousiasme communicatif. Cette fois c’est à la basse de Fabian Kuhnen qu’il échoit de dramatiser les récitatifs, alors que le ténor de Mirko Ludwig explore des terrains plus festifs. Quant à l’alto d’Alon Harari, les duos de TWV 2:5 le trouvent particulièrement en situation, son timbre se mariant très bien à ceux du ténor et de la soprano Hanna Zumsande. On en redemande. (Olivier Eterradossi)

The three compositions brought together on this CD demonstrate how Telemann could be relied on to compose not only church music for ordinary religious services but also works for extraordinary sacred events and special occasions. Telemann’s dedicatory music for the church in the St. Hiob-Hospital in Hamburg, "Kommt, lasset uns anbeten", is scored for an ensemble that is noticeably smaller than those of his other compositions for the dedication of churches. This does not reflect lesser status but owes to the small church space. As a result, the composition convinces the listener with its intimacy, while the ensemble limited to a few musicians contributes significantly to the exquisite impression made by this lovingly designed music displaying many beautiful details, above all in the melodic and harmonic spheres. By contrast, the stylistic modernity and wealth of imagination in Telemann’s sung poem "Geschlagene Pauken, auf!" – which has been recorded here for the first time – makes us sit up and take notice. And the motet "Laetare iuvenis in iuventute tua", composed in 1758 to a text from the Old Testament, numbers among the few works by Telemann attesting to his activity in the educational field as the music director of Hamburg’s Latin School (the Johanneum).