Georg Philipp Telemann (1681-1767)
Ach Herr, strafe mich nicht mit deinem Zorn, TWV 7:1
Fuga XIX, TWV 30:19
Missa en sol mineur, TWV 9:14
Fuga V, TWV 30:5
Me miserum ! Miseriarum, TWV 1:1135
Sonate, TWV 41:G1
Ich wand're fort, TWV 7:1 extrait de la Cantate "Meines Bleibens ist nicht hier", TWV 1:1100

Alex Potter, contreténor
La Dolcezza
Veronika Skuplik, direction

Dans l'œuvre gigantesque de Telemann, qui couvre absolument tous les genres en usage à son époque, ainsi que certains qu'il a contribué à créer (quatuor, symphonie concertante, suite concertante), la musique vocale sacrée tient une place plus qu'honorable (700 cantates d'église, une centaine d'oratorios, 44 passions, 15 messes, 22 psaumes, des motets à 8 voix, etc…). Ces pièces aux styles très variés, sont écrites pour les formations les plus diverses, de très grands effectifs à des formations intimistes. Ici seuls 2 violons et le continuo accompagnent la voix du chanteur, y compris dans la superbe Messe en si mineur (messe luthérienne ne comprenant que le Kyrie et le Credo, décomposés en plusieurs sections contrastantes), où l'influence de son ami Johann Sebastian Bach, mais aussi de Vivaldi, est notable. Le compositeur tire le meilleur parti possible de ce petit ensemble, centrant son inspiration sur la beauté mélodique alliée à un contrepoint puisé aux meilleures œuvres de ses prédécesseurs vénérés (Rosenmüller, Buxtehude, Schelle, Steffani, Caldara...). Les deux cantates, alternant avec de petites fugues pour clavier et une sonate pour violon, présentent les mêmes qualités, superbement mises en valeur par la chaude voix d'alto d'Alex Potter, qui présente une similarité stupéfiante avec celle de l'immense James Bowman. La Dolcezza dirigée par la violoniste Veronika Skuplik accompagne idéalement ces pièces qui rajoutent quelques joyaux à la couronne resplendissante de ce grandissime compositeur. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)

Alex Potter – praised by the press as »a rising star in the world of countertenors« – interprets sacred works by Telemann for cpo on this CD. The setting of Psalm 6 continues to be thoroughly obliged to the tone of the sacred concertos of the seventeenth century associated with names such as Dietrich Buxtehude, Johann Rosenmüller, and Johann Schelle. However, even though this psalm setting entitled »Ach, Herr strafe mich nicht« very much resembles similar works by older authors, it nevertheless displays a very special aura. Accompanied by two violins and basso continuo, an affectively nuanced narrative of a soul plagued by fear and hoping for the end of its torments is heard. The Missa in B minor is similar in style to the music of the psalm; it is what is known as a Lutheran »short mass,« which with its Kyrie and Gloria merely consists of two compositional complexes. All the numbers comprising »Me miserum« concern the faithful soul, which tells its story, is aware of its insufficiency but does not yield to despair, and therefore is able to register its experience of faith. A sonata and two fugues round off the CD.