Placido Domingo poursuit inlassablement sa conquête des rôles de baryton. Le voici s’appropriant après Simon Boccanegra, l’autre Doge de Verdi, le vénitien Francesco Foscari. Inspiré par le drame de Byron, le livret de Francesco Maria Piave décrit d’abord les tourments d’un homme prisonnier de son propre pouvoir, incapable d’adoucir le sort de son fils. L’ouvrage sera conçu pour Rome plutôt que pour Venise : les personnages sont historiques, les familles existaient toujours, l’aristocratie vénitienne aurait risqué de ne pas apprécier. Serait-ce injuste de concéder à Placido Domingo une incarnation dramatique avec laquelle sa voix ne se trouve que rarement en adéquation ? Car si son timbre s’est assombri, ses phrasés, son style si particulier, la manière dont il galbe la mélodie verdienne font immédiatement entendre le souvenir du ténor. Je ne boude pourtant pas son incarnation plus d’une fois fulgurante, d’autant qu’il est splendidement entouré. Maria Agresta gourme son chant, Lucrezia magnifique tout comme le Jacopo de Franceso Meli, héroïque, à la voix profuse, au style parfait. Son « Notte, perpetua notte » au début du Deuxième acte est anthologique. Et quel terrible Jacopo Loredano campe Maurizio Muraro ! Les comprimari soignent leur italien, Antonio Pappano met une tension à tout cela, illustrant la mise en scène sans histoire, parfois un rien gore de Thaddeus Strassberger : la puissance dramatique de l’ouvrage suffit en elle-même (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé) Plácido Domingo incarne le rôle du tragique Francesco Foscari, Doge de Venise, dans cet opéra puissant et dramatique de Verdi, qui prend comme thèmes la loyauté familiale et les intrigues politiques. La mise en scène marquante de Thaddeus Strassberger explore les méandres de la corruption derrière les décors opulents de la cour vénitienne, à travers des décors spectaculaires et des impressionnants costumes en style renaissance, réalisés par Kevin Knight et Mattie Ullrich. Le ténor Fancesco Meli chante Jacopo, le fils de Francesco Foscari, injustement accusé de trahison et forcé à faire appel à la merci de son père, avec la soprano Maria Agresta, dans le rôle de Lucrezia, la courageuse épouse de Jacopo, déterminée à libérer son homme à tout prix. Antonio Pappano, directeur artistique du Royal Opera House, dirige ici l’une des partitions de jeunesse les plus marquantes de Verdi. Plácido Domingo takes on the role of the tragic Francesco Foscari, Doge of Venice, in Verdi’s potent and dramatic opera of family loyalties and political intrigue. Thaddeus Strassberger’s powerful setting explores the corruption lurking beneath the opulent display of the Venetian court, with spectacular sets and stunning Renaissance-style costumes designed by Kevin Knight and Mattie Ullrich. Tenor Francesco Meli sings Francesco Foscari’s son Jacopo, unjustly accused of treason and forced to appeal to his father’s mercy, with soprano Maria Agresta as Jacopo’s courageous wife Lucrezia, determined to free him at any cost. Antonio Pappano, Music Director of The Royal Opera, conducts one of Verdi’s most striking early scores.
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