 Désarmant Mieczysaw Weinberg : il ouvre son Concertino pour violon et cordes avec un cantabile du soliste, phrase infinie qui module tendrement dans une douceur soyeuse, pas assez pourtant pour que le rêve ne soit pas triste. Gidon Kremer avait en quelque sorte révélé l’œuvre au disque, l’affirmant un rien trop. Ewelina Nowicka se garde bien de trop jouer de l’archet, elle déroule le long thème en l’effleurant, lyrique, si lyrique, si loin du grand geste dramatique du Concerto pour violon. Tout l’album est dévolu aux partitions pour orchestre de chambre – la Dixième Symphonie, écrite en regard de l’opéra "The Passenger", destinée à Rudolf Barshai qui en a gravé une version déchirante, est en fait un concerto grosso jouant avec les règles du genre baroque et intriquant les jeux de l’orchestre et du quatuor. Ana Duczmal-Mroz la dirige sur les pointes, sans lui donner le ton de protestation véhémente que lui conférait Barshai. Le temps d’un Weinberg classique – ou du moins néo-classique – serait-il venu pour ses interprètes ? Pas pour sa sœur, Agnieszka Ducmal qui dirige avec tant de lyrisme le Concertino et retrouve Ewelina Nowicka pour une proposition bienvenue : David Oistrakh assurait que Weinberg avait orchestré la version violon et piano de la Rhapsodie sur des thèmes moldaves, la violoniste polonaise propose ici son arrangement, subtilement émouvant, d’une partition où la musique populaire est plus qu’un prétexte, une échappée vers d’autre territoires, et un hommage secret de Weinberg à Bartok. Arrangement parfait, qui derrière la fantaisie distille un peu de cet amer caractéristique : je lui souhaite de s’imposer au concert (Discophilia - Artlainna.com). (Jean-Charles Hoffelé)  Gradually and fortunately, for some years now the extensive and highly significant oeuvre of the Polish-Russian composer Mieczyslaw Weinberg has also been discovered and recognized in the West – a process also documented on our internationally highly regarded cpo recordings. During the 1960s Weinberg’s reputation was not only restored but also soared on high – at least in the Soviet Union. Interpreters of the rank of Rostropovich, Gilels, Kondrashin, Leonid Kogan, and the Borodin Quartet joined David Oistrach in his enthusiastic propagation of Weinberg’s music. The Symphony No. 10 is the most stylistically advanced and experimental composition among his purely instrumental works. In conjunction with her research on Dmitri Shostakovich’s life, the Polish violinist and composer Evelina Novicka’s attention was also drawn to the composer Weinberg. Impressed by his compositions, she has recorded several premieres of his works, including the Concertino op. 42 and Rhapsody op. 47 heard on this most recent CD. She herself has arranged the lost version of the Rhapsody on Moldavian Themes for violin and orchestra.

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